vendredi 20 juillet 2012

Hospitalisation = pétage de plombs !

L'hospitalisation est un vrai parcours du combattant, j'en ai encore fait l'expérience !

Généralement lorsqu'on se fait hospitaliser, notre corps n'en fait déjà qu'à sa tête : stress qui monte, impatience décuplée, perte de ses moyens...

Et rajoutez à cela les lenteurs administratives, la paperasse à remplir dans X bureaux successifs, les couloirs interminables et tortueux comme un labyrinthe...

Le milieu hospitalier a la faculté de vous transformer en être semi-lobotomisé, dès que vous en franchissez le seuil.

Mardi dernier je suis rentrée à la clinique à 10h.
Passage par le bureau des admissions où j'attends 15 min pour m'entendre dire lorsque mon tour arrive, que je n'avais pas besoin de passer par eux puisqu'il n'y a pas de prise en charge sécu ! C'est quand même l'accueil qui m'avait orienté là-bas...

J'ai donc eu le temps d'observer les autres patients, et mon regard s'est arrêté sur une mamie qui avait l'air complètement perdue, seule, sans famille, avec juste la personne qui l'avait amenée là, le chauffeur du taxi ambulance sans doute. Elle m'a fait de la peine, son angoisse se lisait sur son visage...

On m'indique l'étage de ma chambre, où je dois me rendre rapidement pour me préparer à l'intervention.
Et bien j'ai dû attendre 45 minutes dans un petit recoin sordide une salle d'attente avec 4 chaises où patientait déjà un couple de personnes âgées avant d'avoir la chambre, dont le ménage n'avait pas été fait. 
Trois quarts d'heure sans voir âme qui vive, sans information, sans confort (surtout pour ceux qui sont arrivés après et qui n'avaient plus de siège).

Quand, vous êtes à même pas une heure d'une intervention chirurgicale, l'humeur n'est comment dire, pas au beau fixe : vous êtes impatient, mort de trouille angoissé, de mauvais poil irritable...
Et de voir l'accueil que le corps médical vous réserve, ça refroidit.

Ensuite, les choses peuvent totalement vous échapper, genre : le bloc vous attend !
Hein? mais je ne devais pas passer avant midi, j'ai pas pris ma douche, ni le calmant, j'ai pas installé mes petites affaires... au secours !

La suite est super glamour : horrible douche à la bétadine en deux deux, tenue de bloc ouverte derrière ultra sexy, calmant immonde à avaler, trop tard donc sans effet et descente au bloc avec un brancardier tout tatoué et pas mal qui tente de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère, charcutage en règle pour la pose de la perf...

Vous avez 16 de tension ! Sans blague ! On se demande pourquoi ?

Salle de réveil...

Le confort du patient est là aussi mis à mal.
ça piaille dans tous les coins, de temps en temps même on secoue les patients qui n'arrivent pas à émerger (c'est sûrement nécessaire, mais quelle douceur et quel tact !), les commérages vont bon train : t'as vu quand unetelle arrive, comme la salle se vide ?(tant mieux, ça fera un moment de calme pour les opérés), toujours à voix bien haute, histoire que tout le monde en profite. 
Je me souviens avoir été un peu choquée d'entendre la manière dont certains patient étaient nommés, infantilisés ou critiqués sur leur physique, j'étais encore dans les vapes mais assez consciente pour m'en apercevoir...

Et la nuit... 
Ah, la nuit en milieu hospitalier, y a pas plus reposant !

Entre la passation d'équipe qui se fait en plein milieu du couloir, les chariots qui vont et viennent sans cesse, les prises de constantes toutes les deux ou trois heures (indispensables certes), les aides soignantes qui blaguent en semblant oublier que des personnes ont besoin de repos dans les chambres juste à côté, le petit déjeuner préparé à minuit passé : tasses qui s'entrechoquent, couverts qui sonnent ... le voisin de chambre qui ronfle comme un lion rugissant, l'ascenseur qui grince, la mamie qui hurle toute la nuit en appelant à l'aide car elle est terrorisée, elle a mal et elle est seule (je suis sûre que c'était la même que j'avais croisé aux admissions...)
Et quand enfin le calme se fait pendant une petite heure, c'est votre douleur à vous qui vous empêche de trouver le sommeil...

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas dormi !

Attention, je n'écris pas cet article pour taper sur les hôpitaux et cliniques.
Je suis admirative du travail réalisé par le personnel hospitalier, en aucun cas je ne prendrai leur place, mais n'y aurait pas moyen de tenir un peu plus compte des besoins des patients, d'être un peu plus humain parfois?

mercredi 18 juillet 2012

Esthétique

Ce mot m'interpelle depuis toujours.

Qu'est-ce que l'esthétique?

Définition : relatif à la beauté, théorie du beau en philosophie et dans l'art, synonyme d'harmonie...

Donc tout cela est bien subjectif,  le regard conditionné par une norme, une mode, un business.

Parlons de l'esthétique du corps.

Si l'on prend les mannequins vedettes des années 90, Claudia Schieffer, Cindy Crawford, Naomi Campbell... ces années-là elles étaient pulpeuses et portées au top niveaux des models.

Elles étaient esthétiquement correctes...ces années-là.

La mode change, vite, et à l'heure actuelle, ces mêmes jolies femmes ont des jambes épaisses comme des brancards de pousse-pousse, limite si on peut faire un cour d'anatomie du squelette sur elles.

Mais elles rentrent dans les critères esthétiques du moment.

Autre emploi du mot: les salons d'esthétique.

Quand on va chez l'esthéticienne, (je dis on, mais j'y suis allée deux fois dans ma vie seulement...), c'est pour être plus belle en sortant, ce qui implique épilation, maquillage, soins divers...

Par contre ne comptez pas ressortir plus belle après un nettoyage de peau ! Là, vous sortez du salon avec un cache-nez et vous restez cloîtrée à la maison défigurée sans voir personne pendant deux jours !

Mais où est l'esthétique dans le fait de se faire dépoiler ?
D'ailleurs dans d'autres pays, le poil aux pattes n'est pas inesthétique, il est normal.

C'est bien ça le problème, la norme, encore une fois.

Tout ce que l'on fait ne l'est alors que pour les autres ? Pour affronter le regard extérieur et se sentir rassuré d'être ou d'essayer d'être plus beau ?

Et la chirurgie esthétique alors ? La fait-on aussi pour les autres ou pour soi ?

Bien souvent, quand une personne parle de chirurgie esthétique cela part d'un complexe.

Mon nez a une bosse (ah bon ?), j'ai les cuisses trop grosses, le ventre trop proéminent, de la cellulite aux fesses, les paupières qui tombent, les seins trop petits, des rides à combler...

La liste est longue, mais reflète toujours un mal être chez une personne, souvent incompris de l'entourage.

Car bien évidemment le regard de l'entourage n'est jamais celui que l'on porte sur soi.

L'acte chirurgical devient alors psychoesthétique.

On transforme son corps médicalement pour se sentir mieux dans sa tête. 

C'est une agression, contre soi-même, car la chirurgie esthétique est très invasive, et pourtant...

Alors voilà, hier je me suis fait faire une mastopexie bilatérale avec AM.

Maintenant je vais enfin me sentir comme une bombe atomique un peu plus belle, et surtout une vraie top model femme.

Par contre, je vais surveiller que mes chevilles n'enflent pas trop, parce que ça, ce n'est pas esthétique du tout !

jeudi 12 juillet 2012

Thérapie ?

Cette semaine j'ai fait une rencontre...

Sur rendez-vous certes, mais une rencontre exceptionnelle.

J'avais évoqué l'idée de consulter quelqu'un pour m'aider à régler les problèmes relationnels que j'avais avec ma fille aînée ici.

Mais l'idée d'aller voir un psy m'embêtait un peu dans le sens où je ne savais pas vers quel spécialiste me tourner : psychologue, psychothérapeute, psychanaliste, psychiatre ???? Ni quels professionnels se trouvaient dans ma région.

Et puis dans une discussion entre mamans, une amie me parle d'une personne qu'elle voit depuis un long moment et qui lui a apporté une aide précieuse pour comprendre ces angoisses, ces douleurs, et pour appréhender le quotidien différemment.

Une naturopathe apparemment, pratiquant aussi le shiatsu, l'analyse des prénoms, des interactions de générations...

Je me dis pourquoi pas ? Ce n'est pas loin de chez moi, au pire si le courant ne passe pas, je n'y remets jamais les pieds et puis c'est tout.

Rendez-vous est pris pour mardi 10 juillet.

Je me présente un peu en avance, la personne m'accueille dans une pièce aménagée au rez de chaussée de sa maison : bureau, fauteuils, table de massage.
Les murs ont une couleur qui me plaît, c'est bête à dire, mais je me sens de suite bien dans cette petite pièce.
Pourtant, je me sens observée, analysée dès que j'ai serré la main à cette femme.
Il faut dire que je me suis excusée dès cette poignée de main, de transpirer comme un phoque abondamment

Je m'assois en face du bureau, elle note ma manière de me tenir, de positionner mes mains, mon regard... sans me le dire, mais moi aussi je l'observe discrètement.

Et puis l'entretien commence réellement : nom, prénom, date de naissance, fratrie...
Et là, premier choc!
Quand je lui dis que j'ai un frère plus jeune, elle cesse de prendre des notes, me regarde d'un air interrogateur et me sort tout de go : il y a un manque là, il n'y a rien eu entre votre frère et vous, une fausse couche de votre mère?

Comment le sait-elle ??? Oui, ma mère fait une fausse couche très précoce lorsque j'avais 15 mois environ !

Ensuite elle sent que dans la famille nous sommes des angoissés, que ma grand-mère maternelle a eu une vie très difficile (ce qui est parfaitement vrai), que j'ai des relations conflictuelles avec mon père (grâce aux prénoms de mes filles !!!).

Elle me demande subitement ce qui s'est passé lors de mes 6 ans...

Gros blanc.

Ma première réponse est : rien.
Mais je fouille ma mémoire, et cela me revient : j'ai été malade entre 6 et 7 ans, j'ai eu une pneumonie doublée d'une pleurésie, j'ai manqué la moitié de mon année de CP.

Comment l'a-t-elle senti ?

Je ne sais pas si vous croyez aux dons de clairvoyance, de prédiction ou autres...
En ce qui me concerne, je n'ai jamais consulté de voyant, ayant trop peur de me faire arnaquer, mais je suis ouverte à ce genre d'expérience tout de même.

Je ne vais pas vous raconter toute la séance, je vais vous épargner un roman encore plus long que ce qu'il est déjà, mais quand même un peu de ce qui a suivi.

Je suis ensuite passée sur la table de massage et elle a apposé ses mains à plusieurs endroits.
Elle m'a énoncé des vérités sur mon premier accouchement, mes rapports difficiles avec la nourriture... Comme si mon corps lui parlait, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert.

Plusieurs fois elle m'a demandé si un autre évènement particulier m'était arrivé, mais rien ne me revenait.
Elle est restée longtemps au niveau de mes genoux, car au départ, je lui ai dit que je souffrais énormément des genoux, mais semblait perplexe, comme s'il manquait un morceau du puzzle.

Elle m'a aussi dit que je n'habitais pas mon corps qu'aucun de mes organes ne fonctionnait correctement, que j'était trop cérébrale, trop réfléchie, et qu'il fallait que j'apprenne à lâcher prise.
ça c'est pas une nouvelle pour moi, mais le sentir sans même me connaître, chapeau !

D'un coup l'évènement m'est revenu .
J'ai été agressée lorsque j'avais 15 ans, sexuellement, par un cousin éloigné un peu plus vieux que moi. J'étais jeune, j'étais ivre.... et j'ai porté tout le reste de ma vie les séquelles de cette soirée sordide.

Je le dis à la praticienne, qui paraît soulagée : les genoux c'est le siège de la sexualité !

Bref, la séance se termine, elle me demande de rédiger deux textes avec une trame bien précise, l'un sur mes douleurs liées au handicap de mon père, l'autre sur l'agression subie à 15 ans, et de les brûler.
Elle me prévient que je risque d'être fatiguée, d'avoir des douleurs jusque-là inconnues, et qu'il est possible que mes douleurs actuelles s'estompent, ou pas...en fait c'est à moi de m'en délivrer.

Je rentre chez moi, avec l'impression de porter le monde sur mes épaules, tellement je me sens exténuée.

Le soir, j'écris les textes demandés, les brûle et je m'installe sur le canapé aux côtés de mon mari.

Au bout d'une heure, je réalise soudain que je n'ai plus mal aux genoux ! Aucune douleur, rien de rien !



Aujourd'hui, deux jours se sont écoulés...

Mes douleurs aux genoux ne sont toujours pas revenues. Même la nuit, alors qu'elles m'empêchaient de dormir avant.
Hier, j'ai cru revivre un accouchement tellement j'ai eu mal au ventre par contre, dès que je me mettais à table...lien avec la nourriture???


Alors voilà, cette semaine j'ai rencontré cette personne fantastique, qui est en fait praticienne de santé humaniste, et je compte bien retourner la voir, car elle m'a fait du bien.

J'y emmènerai ma fille aussi, mais quand tout sera réglé de mon côté.

dimanche 15 avril 2012

Campagne

"Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..."

Ah, je l'aime ma campagne, mais pas trop quand elle blanchit un 15 avril tout de même !

15 avril 2012.
Dans une semaine débutera la fin d'une autre campagne, dont on nous abreuve médiatiquement depuis des semaines et qui personnellement me tape sur le système, la campagne présidentielle !

Je ne suis pas une fan de politique, je m'y intéresse même assez peu, mais je fais mon devoir de citoyenne et je vote dès qu'il y a des élections.

Cette fois-ci, la campagne m'a particulièrement déçue.

Vu mon grand âge, je vis ma quatrième élection présidentielle, et les années passant je trouve que les choses se dégradent.

Les candidats en meeting semblent-là uniquement pour pouvoir traiter leurs adversaires de noms d'oiseaux, dépenser des sommes faramineuses alors que le pays est en crise tout en soulignant que les privilèges doivent disparaître, faire des shows genre à l'américaine...

De la poudre aux yeux.

Du vide.

Pas de programme concret pour l'instant.

Tout ça avec un manque de respect certain les uns pour les autres, un manque de respect pour les électeurs aussi.
Chacun se regarde le nombril, n'a qu'une ambition, celle de gagner pour le plaisir de battre celui d'en face, pas celle d'essayer de sortir son pays d'affaire, non, ça c'est mission impossible vu l'état actuel des choses.


Dans une semaine, je dois me rendre aux urnes et je n'ai aucune idée de pour qui je vais voter , c'est la première fois que cela m'arrive.

Et, pauvre France, je crois que je suis loin d'être la seule dans cette situation...

mardi 10 avril 2012

Handicap


Ce week end de Pâques nous avons fêté les noces d’émeraude de mes parents. Une vie d’amour, de famille, de joies, de peines, de réussites, mais aussi d’épreuves.

Je pense que lorsque ma mère a dit oui il y a  40 ans, elle savait qu’elle s’engageait pour une vie différente avec son mari, mais elle ne devait pas imaginer à quel point.

En effet mon père est handicapé moteur à 80%, et avec l’âge sa condition physique se dégrade. Le handicap est de plus doublé de plusieurs maladies : ostéoporose précoce, phlébites, thromboses et autres problèmes circulatoires, système digestif ralenti par des problèmes neurologiques, douleurs permanentes…et j’en passe car je ne sais pas tout.

Oui, je suis sa fille et je ne sais pas tout.

On parle souvent du ressenti de parents d’enfant différent, mais rarement de celui d’enfant ayant un parent handicapé.

Quand on est tout petit on ne se rend compte de rien, on a une maman, un papa, chacun est comme il est, pour nous tout est normal.

Puis on grandit.

On apprend naturellement à faire attention à ne pas bousculer son papa, à ne pas laisser traîner ses jouets pour ne pas qu’il tombe, à réfréner  des gestes trop démonstratifs lorsqu’on lui fait des câlins pour ne pas lui faire mal.

Et on commence à voir… à voir le regard des autres, curieux, apitoyé, voyeur, incompréhensif… Et cela provoque chez un enfant une foule de sentiments qui se bousculent dans la tête, dans le cœur.

De la stupeur d‘abord, oui quelle impolitesse de dévisager les gens ainsi !

De la honte aussi, mon père est boiteux, tout le monde nous regarde, je voudrais disparaître sous terre.

De la colère souvent,  envers ces personnes sans gêne.

Et de la fierté surtout. J’étais (et je suis toujours) fière d’avoir un papa super fort, fort contre les critiques, fort contre la douleur, fort contre les épreuves, plus fort que la mort même quand elle lui a donné rendez-vous à l’adolescence.

Quand on est enfant on pose des questions aussi, sans savoir qu’elles peuvent être gênantes pour qui les reçoit. On entend les réponses avec  nos oreilles immatures, on sélectionne les informations pour ne pas qu’elles blessent trop notre petit cœur fragile, on en met de côté dans notre mémoire et elles ressurgissent plus tard, parfois quand on ne s’y attend pas, mais on ne comprend pas tout.

Pourtant on essaye de vivre comme les autres enfants, on est juste un peu plus endurci, à l’extérieur en tous cas. On se forge une carapace à notre tour, comme notre père s’en est forgé une.

On développe des comportements qui ne sont pas des comportements d’enfant. On cherche à protéger son papa comme on peut, en fusillant les gens du regard quand le leur est trop insistant (j’ai malgré moi gardé ce regard dur), en anticipant les besoins, en évitant toute fatigue inutile, en se contenant sans cesse, pas de bruit, pas de cris de joie ça lui fait mal à la tête, en se jetant sous lui quand il tombe pour amortir ses chûtes quitte à se faire mal soit même…

On sait qu’on ne pourra jamais faire du vélo ensemble, jamais chahuter comme tous les enfants avec leur papa, jamais danser ensemble à mon mariage.

On doit supporter aussi les sautes d’humeurs imprévisibles liées au handicap, les colères exagérées, les coups incontrôlés…on saura plus tard que le cerveau endommagé empêchait mon père de gérer tout cela.

Mais on vit avec et on devient adulte malgré tout, avec des blessures inconscientes, des peurs grandissantes qu'il se blesse encore, qu'il disparaisse trop tôt, avec des trous dans mon histoire, dans son histoire.

Il y a quelques temps j’ai souhaité combler ses vides, pour moi, mais aussi pour mes enfants. J’ai ressenti le besoin de tout savoir pour transmettre l’histoire familiale à mes filles, elles doivent pouvoir connaître quand elles seront en âge de la comprendre, la vie de leur grand-père.

J’ai donc demandé à mon père, sans certitude que ma requête soit exaucée, de m’écrire ses souvenirs, de me raconter sa vie avant son accident, avant son mariage, avant nous. Je savais que ma démarche allait le remuer, faire sortir des émotions enfouies, douloureuses, mais je me suis lancée.

Et il a accepté de se confier, chose qui n’était jamais arrivée de toute ma vie. Il a écrit quinze pages pour l’instant et ce n’est pas fini. Mais j’ai découvert ou redécouvert son passé, qui est une partie du mien finalement.

Voilà encore une facette de la vie d’un enfant d’handicapé, on encaisse toute sa vie. Même devenue adulte, il ne m’a pas été facile de lire ses angoisses, ses révoltes, ses douleurs, mais je l’ai voulu car c’est ce qui fait son identité, sa personnalité, lui.

Il est différent.

C’est mon père.

samedi 25 février 2012

Ames soeurs

La définition de l'âme soeur vient au départ de Platon :  les humains à l'origine avaient 4 bras, 4 jambes et une seule tête à deux visages, mais ont été coupés en deux par Zeus et ont passé le reste de leur existence à chercher leur moitié.

C'est sordide ! 

Mais combien d'entre-nous n'ont-ils pas eu ce sentiment quand des années de célibat ont commencé à peser, l'impression qu'une partie de soi est vide ?


Dans la culture juive, l'âme soeur est le "Bachert" : "c'est la personne que Dieu t'a destiné, elle est l'autre moitié de toi-même, ton vrai amour. "

Pour moi une âme soeur n'est pas forcément du genre opposé, on peut la trouver en amitié aussi bien qu'en amour.


Lorsqu'on rencontre son âme soeur, on n'a aucun doute tellement le moment est beau et spécial, c'est comme si on se reconnaissait instinctivement, comme si on se retrouvait après des années d'errance l'un sans l'autre.

Avec cette personne, que ce soit un(e) ami(e) ou un amour, on se comprend sans mot prononcer, on est attiré l'une vers l'autre, c'est magnétique, physique, chimique....
Une osmose incompréhensible et inexplicable, même par les protagonistes eux-mêmes.

Selon si cette âme soeur est du même sexe ou non, les personnes deviennent amies, confidentes, amantes, fusionnelles.

Une telle relation malheureusement est parfois dévorante, semée d'obstacles, mal vue car incomprise par l'extérieur, elle conduit parfois à des tensions au sein même du duo, car elle est inconditionnelle donc étouffante,dévastatrice quand elle conduit à se couper du monde extérieur.

Mais d'un autre côté, la vie est tellement plus belle lorsqu'on la passe avec son âme soeur à ses côtés...

"Son" âme soeur ?

En réalité, je pense que nous n'avons pas qu'une âme soeur, mais plusieurs, et que le destin nous permet de les rencontrer... ou pas.

Dans ma vie, je peux dire que j'ai rencontré au moins deux âmes soeurs, non pas en amitié, mais en amour. L'une d'elle est mon mari encore heureux ! pour mon plus grand bonheur.

Mais il y a eu une autre de ces rencontres magiques, avant que je connaisse mon cher et tendre.
Je ne décrirais pas ce que j'ai ressenti, tout est écrit plus haut.
Bizarrement, cette relation est restée platonique, mais a été d'une intensité foudroyante.

Les aléas de la vie ont fait que nous n'étions jamais "disponibles" au même moment. 
Lui s'enterrait dans une vie de couple qui battait de l'aile depuis des années quand moi j'étais célibataire, et quand enfin il a eu le courage de tourner la page, j'étais en couple avec mon mari et déjà maman.

Nos rencontres successives, n'ont fait que me conforter dans ma théorie de la possibilité d'âmes soeurs multiples. 

La dernière notamment, qui remonte à 5 ans, j'étais folle amoureuse de mon mari, mais quand ma seconde âme soeur, venue nous rendre visite, est partie, j'ai ressenti un vide énorme, une tristesse intense et profonde.

Le contact n'est aujourd'hui pas perdu, et chacun a désormais une vie de famille comblée.

Certains pourraient percevoir une note de regrets dans mon billet, il n'en est rien. 
J'ai eu la chance de rencontrer deux âmes soeurs en amour, et ce n'est pas donné à tout le monde. 
La seule difficulté éventuelle d'une telle expérience, est de ne pas se perdre soi-même.



mercredi 8 février 2012

Epreuves

En ces moments rendus difficiles pour beaucoup à cause du grand froid, je me pose la question de l'importance d'avoir des épreuves à surmonter dans la vie.

Il existe des épreuves de toutes sortes, vécues différemment selon les personnes, selon les civilisations (ben oui, c'est la cata chez moi parce que mes canalisations sont gelées, ça serait un luxe dans le désert d'avoir une canalisation d'eau déjà!).

Se retrouver sans abri, faire une fausse couche, perdre un être cher, voir un projet de vie tomber à l'eau à cause des conneries rigueurs administratives, affronter la maladie, vivre avec un handicap, perdre son travail, se séparer de l'être autrefois (et parfois encore) aimé, avoir un chef insupportable, faire un métier que l'on n'aime pas (mais il faut bien se nourrir), ne pas arriver à fonder une famille...

La liste est interminable...

Le degré de difficulté d'une épreuve est impossible à juger par autrui, car l'environnement, la situation personnelle, l'état émotionnel, entrent en jeu dans la manière de l'appréhender et de l'affronter.

Il semble facile de remonter le moral d'un ami qui traverse un moment difficile quand tout va bien pour soi, mais se rend-on vraiment compte de ce qu'il vit, de ce qu'il ressent réellement ? N'a-t-on pas tendance à tout ramener à soi, à se transposer dans la situation en question, pour donner des conseils ? "Si j'étais toi...", certes, mais on n'est pas "toi".

A quoi servent les épreuves de la vie ?

A forger le caractère ?
Sauf qu'à partir d'un certain âge, le caractère il est ce qu'il est.

A relativiser ?
ça c'est sûr ! A force de voir les emmerdes difficultés des autres, on se dit que finalement, on en a de la chance !

A faire avancer ?
Oui, mais pourquoi certaines personnes rencontrent plus d'épreuves que d'autres tout au long de leur chemin. Au bout d'un moment, elles s'épuisent, ralentissent, tombent parfois et n'ont plus envie de se relever.


Mon billet n'a ni queue ni tête, je m'en excuse, mais ce soir j'en ai marre.
Marre d'entendre des gens se plaindre pour des broutilles alors que dans leur propre famille, certains se débattent pour tenir la tête hors de l'eau.
Marre de voir que la vie s'acharne sur des personnes que j'aime, et que je ne peux pas faire grand chose, à part écouter et soutenir.

jeudi 2 février 2012

Présence

Aujourd'hui c'est la Chandeleur, mais c'est aussi la date d'anniversaire de ma grand-mère maternelle.

Elle n'est plus de ce monde depuis plus de dix ans. Je ne suis plus triste, le deuil est fait maintenant.

J'aurais simplement aimé qu'elle rencontre mon mari, elle qui se faisait tant de soucis de me voir vieille fille célibataire à 25 ans, et qu'elle puisse connaître ses arrières petites filles, les deux miennes et les deux de mon frère.

J'ai eu une relation particulière avec ma grand-mère car j'ai vécu deux ans avec elle pendant que je préparais mon concours pour devenir professeur des écoles.

Elle habitait assez près de l'IUFM et mes parents se trouvaient dans une situation professionnelle délicate. Aussi entre un loyer exorbitant à payer pour un studio sordide, et une colocation avec Mamie gâteau moyennant quelques menus services et une oreille attentive, le choix a été vite fait.

Au début, j'avais peur de ne pas supporter cette cohabitation. J'avais 23 ans, elle 85. Autant dire que nos centres d'intérêts étaient aux antipodes.
Et pourtant...

Pourtant ces deux années ont été un réel plaisir, une oportunité qui n'est pas donnée à tout le monde de connaître son aïeule autrement. Elle s'est confiée à moi, je me suis confiée à elle. Nous nous sommes découvertes, apprivoisées, apréciées encore plus, non pas comme une grand-mère et sa petite fille, mais comme deux adultes d'âge différent.

Et puis je suis partie une fois mon concours en poche, mais je lui rendais visite souvent, et elle est partie définitivement deux années plus tard, emportée comme beaucoup par le vilain crabe. Je l'ai soutenue jusqu'au bout, présente à ses côtés quand ma mère, sa fille, fatiguait elle aussi.

J'ai gardé d'elle quelques bijoux que j'adore, des livres et surtout une plante, une sorte de petit palmier d'intérieur.
Je n'ai pas la main verte et je n'y connais rien en jardinage, mais j'adore cette plante. Elle est plus qu'un souvenir, elle EST ma grand-mère. D'ailleurs mon mari l'appelle Mamie quand il parle d'elle (de la plante).

Eh bien croyez-le ou pas, j'ai dû la confier à mes parents pendant un an, lorsqu'on a changé de région, je l'ai récupérée dans un état lamentable, alors que ma mère est très douée avec les plantes : jaune, déssechée, des feuilles en moins, un vrai plumeau quoi !

Depuis qu'elle a réintégré ma maison, elle revit, bien que je ne m'en occupe pas spécialement bien. Je l'arrose quand j'y pense, c'est à dire pas souvent, elle commence à être à l'étroit dans son pot, elle disparaît parfois sous des tonnes de cartons à jeter, mais elle est de plus en plus belle et nous fait même des fleurs !

Alors, cette plante est-elle habitée par l'esprit de ma grand-mère ?
Je veux le croire, tout comme je crois aussi que ma mamie habite encore certains de ses meubles et vient même me rendre visite régulièrement.
Je sens un souffle froid parfois sur mon front alors que je suis couchée, il n'y a aucun courant d'air dans notre chambre pourtant, et mon mari ne sent rien.
J'ai ressentis la même chose une nuit que je passais chez mes parents, dans une chambre où se trouvait l'ancienne commode de ma grand-mère.

Ce phénomène se reproduit régulièrement. Il ne m'inquiète pas, je l'attends presque et je l'apprécie. Bizarrement, ce sont les soirs où j'ai le plus de facilité à m'endormir, après avoir profité de cette présence.

Car, je m'attache à croire que les fantômes existent et que leur présence parmi nous n'est pas néfaste ni malveillante.

Merci de continuer à veiller sur nous Mamie ♥

mercredi 1 février 2012

Courageuses


Je suis un peu fatiguée ce soir, j'ai eu un début de semaine merdique c'est le cas de le dire difficile, mais je n'écris pas pour me faire plaindre.

Je reprends mon titre donc : courageuses oui, au féminin et au pluriel.

Je parle des mères.

Les mères sont des personnes qui ont un courage discret, venu du plus profond d'elles mêmes, parfois surprenant tellement il est grand.

Car il en faut du courage pour s'occuper d'un enfant malade.

Aujourd'hui, le mien a été mis à rude épreuve car puce n°2 a une grippe intestinale depuis trois jours et c'est la merde l'horreur.

Vomitos à répétition, couches qui débordent toutes les heures, douches X fois dans la même journée, change complet de sa tenue (et de la mienne par la même occasion), lessives multiples.

Le tout en restant disponible et souriante avec l'aînée qui veut profiter de sa maman car pour elle c'est un mercredi comme un autre, et caline et zen avec la malade qui chouine car elle ne comprend pas ce qui lui arrive.

Il faut du courage pour ne pas pêter les plombs garder son angoisse en soi devant un bébé qui ne s'alimente plus, qui perd du poids, si vite qu'on le sent rien qu'en la prenant dans ses bras, qui s'affaiblit et tient à peine debout.

Il en faut aussi, pour surmonter l'épuisement dû à des nuits à ne dormir que d'un oeil et d'une oreille, et continuer à s'occuper de ses tâches quotidiennes.

Parfois les pères aussi fatiguent, c'est le cas au bord de l'Aiguettes en ce moment, alors la mère et femme que je suis, a mis toute l'énergie qui lui restait à rendre la vie de son homme plus facile, la maison est à peu près propre et rangée, le repas sorti du congel prêt, j'ai bravé le froid (-9C) le vent et la neige pour rentrer un peu de bois avant son arrivée.

Et j'ai essayé de ne pas trop me plaindre de ma journée.

C'est ça aussi le courage des mères, rester un pilier sur lequel on peut s'appuyer. Un pilier qui doit tenir, même si ses fondations s'effritent.

En silence.

lundi 30 janvier 2012

Changements

Pour une fois j’écris un billet qui me replonge quelques années en arrière.

Je vais vous raconter comment la famille c’est agrandie alors qu’au départ nous ne voulions qu’un enfant.

Attention trèèèèès long pavé !

Vous vous souvenez que j’ai détesté ma première grossesse, j’en parle un peu .

Donc, j’ai dit plus jamais ça ! Chéri était plutôt ok, un seul minimoi le comblait parfaitement.

Les imbéciles ne changeant jamais d’avis (je dois être super intelligente d’ailleurs!),  j’ai commencé à parler adoption, à me renseigner sur les démarches pour adopter en France, pour obtenir l’agrément…et mon mari m’a suivi ♥♥♥

Courrier au Conseil Général, début du dossier : « Oui, vous pouvez adopter dans ce département même si vous avez un enfant, mais évidemment la priorité va aux couples qui n’en n’ont pas, donc ça pourra prendre du temps »
C’est logique, et pas gênant, nous ne sommes pas pressés.

Puis, me vint l’idée plus sotte que grenue saugrenue de vouloir changer d’air !  Le besoin d’un retour aux sources.

Envie de quitter le Sud, nos familles, nos collègues (au bout de 10 ans d’école commune !), nos amis, pour aller en Auvergne.

Mais t’es folle ! Il fait froid là-bas ! Il NEEEIIIIGE même, l’hiver ! Et puis il pleut tout le temps, les gens sont radins, pas sympas…

Oui, mais… il n’y a pas ce putain de vent à décorner les taureaux de Camargue de mistral, les gens froids de premier abord sont toujours les meilleurs au fond d’eux, le paysage est magnifique, pas tout plat, cimenté et pollué comme la vallée du Rhône, et surtout, j’y ai mes racines. Le berceau de ma famille se trouve dans un petit village paumé charmant, qui malheureusement se meurt à petit feu, mais j’y suis attachée.

Bref, une fois de plus mon amour d’homme est d’accord. Je me fais muter sans souci la chance, lui, pose sa démission pour le mois d’août, et nous voilà en recherche de maison au début de l’été.

Ah, oui, ça c’est un autre argument plus terre à terre, mais l’immobilier ici, ben, on ne joue pas dans la même cour que dans le sud quoi ! Et nous, on n’est pas Crésus.

Donc, nous trouvons notre futur nid, idéal pour y loger en plus notre ménagerie, et offrant plein de possibilités d’agrandissements. Nous déménageons fin août 2008.

Immédiatement, je contacte le Conseil général du département, je fais transférer le dossier en cour dans l’ancien, et on attend… jusqu’en janvier 2009 où l’on reçoit une convocation pour un entretien. Je m’en souviens comme si c’était hier, car il faisait le même temps : froid, neige, glace et route très difficile, mais prenant notre courage à deux mains on y va, plein d’espoirs.

Vite effacés…

« Ah, désolé, mais ici, si vous avez déjà un enfant, vous ne pouvez pas adopter »

Comment ça ? Et là, nous apprenons que lorsqu’on veut adopter en France, on adopte dans le département où l’on vit (ça c’est pas un problème), mais que chaque département a ses règles en quelques sortes.

Nous sommes rentrés minés de divers sentiments, la colère pour mon mari (ils pouvaient pas nous le dire par téléphone non ?), l’incompréhension et la tristesse pour moi. A vrai dire, j’ai même reçu un choc. Pour lui tout était terminé. Pour moi, tout recommençait.

J’avais envie d’avoir un deuxième enfant. J’ai donc commencé à me battre contre mes démons, mes peurs de la grossesse, de l’accouchement, sans en parler, en gardant ça au fond de moi. Sauf qu’à garder ce genre de chose en soi, un jour ça déborde, sans faire consciemment exprès merci mon moi intérieur.

J’ai débordé un soir d’octobre, alors que nous allions nous endormir, moment pas forcément propice car l’oreille mâle n’est pas très réceptive à cet instant.

« J’ai envie d’un bébé ! » C’est sorti tout seul !

Le cerveau mâle a bizarrement réagit de suite ! « Hein ? Ça te prend souvent ? »

J’ai habilement fait un retournage de cerveau expliqué à mon chéri que ça me trottait dans la tête depuis ce fameux rendez-vous, et que l’envie étant de plus en plus forte, je me sentais prête à mettre mes angoisses de côté.
J’ai aussi bien insisté sur le fait que je n’étais pas pressée mais j’ai quand même déjà 36 ans hein et que je lui laissais le temps de céder réfléchir.
Je suis quand même une grande manipulatrice car j’avais rendez-vous chez la gynéco la semaine d’après, grosse pression, et il le savait.

Vous tenez le coup ? Faut que je vous raconte comment j’ai eu ma réponse…

Je suis de fin octobre, mon anniversaire approchait.

Un soir, quelques jours avant cette date, je me couche et je trouve un paquet sous ma couette. J’ouvre et y découvre un chouette blouson.
« Merci, mais c’est pas aujourd’hui mon anniversaire bon sang tu t’es pas encore trompé de date ! » Réponse de l’intéressé : « Il fallait que je te l’offre maintenant ».

Bien, bien…
J’essaye mon cadeau, taille impeccable,  je me couche avec même, le temps de réchauffer le lit.

« C’est pas ça le cadeau, ça c’est que l’emballage… » Je bondis, j’ai loupé un truc, je me mets à fouiller dans toutes les poches et je trouve ça :

♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

« Pourquoi maintenant ? »

« Ben t’as rendez-vous dans deux jours, autant en profiter, fais enlever ton stérilet »

Puce n°2 a été mise en route 15 jours après……….


dimanche 29 janvier 2012

Mon invitée du soir

Ce soir je vais inviter quelqu'un dans mon lit...
Certes, il y aura déjà mon mari, donc ce sera un peu ménage à trois, peut-être même à quatre...

Une de mes filles ? Les deux peut-être ?
Non, je ne fais pas de cododo, je n'arrive pas à dormir avec un bébé ou enfant dans mon lit, ça me fait peur.

Une chose est sûre, je vais profiter de la douceur et de la chaleur de mon invitée. Oui, invitéE, elle est de genre féminin.
Et je l'aime.

Ouh, là, là ! mais qu'est-ce qu'elle nous fait là, Kaall ? Elle se la joue Zahia ou quoi?

Non, mon invitée ne mange pas de ce pain-là et moi non plus.

Peut-être elle alors ?

Euh, à vrai dire, c'est plutôt moi son invitée dans notre lit ! On ne peut pas dire qu'elle soit partageuse de couette !
Y a qu'à lire dans son regard ce qu'elle pense de moi alors que je m'apprête à la faire descendre de la table !

Autre renseignement, mon mari ne l'apprécie pas plus que ça, tout comme il n'apprécie guère la présence de la bestiole poilue ci-dessus d'ailleurs, mais il n'a pas trop le choix ou alors il a droit à l'auberge du cul tourné.

Il tolère mon invitée, mais ne voit pas pourquoi j'ai envie de passer ma nuit avec, pour lui quelques instants passés avec elle en début de nuit sont suffisants.

Mais, que voulez-vous, elle partage ma vie depuis quand même quelques années, parfois je l'oublie, mais elle   trouve toujours le moyen de se rappeler à mon souvenir.

Bon alors, c'est qui ?

Allez, je ne vous fais pas languir plus longtemps, je vous la présente :














MA BOUILLOTE !

lundi 16 janvier 2012

Il y a des jours comme ça...

Pour certaines personnes le vendredi 13 porte chance, pour d'autres, il est signe de poisse.

Je ne sais si c'est parce que j'habite dans un coin paumé très reculé, et que l'impact du vendredi 13 se comporte comme la couverture réseau des téléphones portables par chez moi, à savoir avec pas mal de décalage, toujours est-il que la poisse aujourd'hui je l'ai eu !

Et comme celà m'arrive rarement, je l'ai vue débarquer sournoisement, s'amplifiant au cours de la journée.

Ce matin au petit déjeuner...vous vous attendez au banal : j'ai renversé mon café, la tartine est tombée du mauvais côté, du tout !
Mon chéri m'annonce que mon vieux cheval que l'on soigne depuis plusieurs jours pour un abcès au pied, et qui allait beaucoup mieux hier, est raide boiteux dans son abri et arrive à peine à se tourner. OK, ça signifie véto pour ce soir, super !

Mon homme part au boulot un peu plus tôt que d'habitude.
8 heures, coup de fil de ma collègue, la pauvre a une gastro et son bébé aussi, cumulé à une sinusite et un début d'otite, donc un remplaçant doit venir à l'école, mais ne sera certainement pas là à 9 heures.
Oups, faut que je passe la seconde, car il va falloir que j'accueille ses élèves en plus des miens, et en prime j'ai un nouveau qui arrive ce matin en petite section. Ma grande n'est pas encore prête, j'ai pas dégivré la voiture et la petite dort toujours !
Je file démarrer ma vach'mobile (ce surnom fera l'objet d'un billet un jour...) et oh ! surprise, j'ai un pneu crevé ! Il fait - 7°C, j'ai les doigts déformés de rhumatismes depuis trois jours à cause du temps, et je suis SEUUULLLE ! (et de plus en plus en retard)

Ni une ni deux, j'apelle le patron de mon mari, je suis une pauvre et empotée femme incapable de changer une roue, il passe le message, mon chéri revient dès que possible, soit 25 minutes plus tard !

Je préviens l'école, "oui désolée mais moi aussi je ne serai sûrement pas là avant 9 heures". Je vous précise qu'on est que deux enseignantes dans l'école, donc aucune présence de maîtresse de prévue pour l'accueil ! Heureusement il y a notre adorable cantinière et ma super ATSEM qui ont assuré au pied levé, merci à elles.

Téléphone à la nounou pour la prévenir elle aussi, le lundi je dépose numéro deux vers 8h20 généralement, aujourd'hui ce ne sera pas le cas !

Zorro arrive enfin, j'avais quand même réussi à lui décrocher la roue de secours mais pas le cric ! Caricature de nana avec deux mains gauches ce matin...

Bref, roue changée, filles embarquées, la petite posée à 8h55, arrivée à l'école à 9h ! Et là, réflexion de parent qui tue alors que je m'excuse de mon retard : "ah ben oui, y avait la voiture à gratter ce matin !" Non mais oh ! C'est pas la première fois qu'il gèle ! Je ne suis jamais arrivée en retard, même les jours de neige !

La journée se passe, la collègue remplaçante est finallement arrivée avant moi ( y avait pas de mal ), appel au véto qui me prépare des piqûres pour le pépère, ça roule, je passerai les prendre plus tard, mon chéri s'occupe de poser ma roue à réparer au garage, tout baigne...

Et puis, récréation de milieu d'après-midi, le grain de sable, la machine s'enraye de nouveau.

Une chûte, des cris, des pleurs...tiens, c'est ma grande (je suis sa maîtresse en plus d'être sa maman), du sang sur le visage, aïe ! Elle a voulu faire une expérience : oeil vs guidon de trottinette, elle a perdu...

Et là se pose un dilemme : je laisse ma classe pour aller chez le médecin, j'appelle les pompiers alors que ça ne le nécessite pas vraiment et la laisse partir seule avec eux (traumatisant quand même), je dérange mon mari qui ne pourra pas être là avant au moins une demi-heure ?
Finalement j'appelle mon chef en expliquant ma situation et j'ai l'autorisation de laisser la classe à mon ATSEM sous la surveillance de la collègue.

Il est 15h35. Je file chez le doc, dans le village d'à côté enfin filer c'est vite dit car avec une roue de secours   qui semble franchementdégonflée, je ne prends pas le risque de me mettre au fossé en prime. Rien de grave pour la puce en fait, elle a un beau cocard, la paupière supérieure ouverte, (mais on ne pose ni point ni strip sur une paupière), mais elle est rassurée et moi aussi.
Du coup je suis à côté de chez le garagiste, j'y fonce, il me change ma roue, regonfle celle de secours au cas où... (qui soit dit en passant était à 1 bar au lieu de 2.7 !) et je repars à l'école pour faire la sortie des classes, il est 16h20, ouf, pile à l'heure !

Je récupère numéro deux, repars dans un autre village voisin chercher la pénicilline pour le cheval, et je rentre enfin à la maison, il n'est que 17 h ! Waouh, trop forte (j'aime bien me lancer des fleurs de temps en temps). Goûter, café, clope (ouh, pas bien...) piqouse au cheval et ça y est le marathon est terminé !

Alors, voilà, c'était http://www.mylife.fr/, mon vendredi 13 à moi, un lundi 16 janvier 2012.

dimanche 15 janvier 2012

Tränen, tears, lagrimas, lacrime...larmes

Non, non, ne partez pas ! Ce n'est pas un billet triste qui suit, plutôt un peu d'autodérision.

Devant Grey's Anatomy, mercredi soir : mon chéri : "ah, ça y est t'es partie ! Tu veux la boîte de mouchoirs ? "
Devant un dessin animé avec ma fille : "maman j'ai les yeux qui pleurent, c'est trop triste" "Oui ma puce (snifff) mais tu sais c'est pour de faux (resnifff), ce n'est qu'un dessin animé (reresniffff)" et je quitte lâchement rapidement la pièce pour ne pas qu'elle se rende compte que je suis dans le même état qu'elle qui, je le rapelle, a 5 ans.

Ben oui, je suis une chialeuse. La généreuse nature m'a dotée de glandes lacrymales hyper réactives et extrêmement productives. Comme toutes les femmes me direz-vous ? Pas sûre...

Je pleure presque tous les jours, comme si c'était un besoin, j'ai d'ailleurs du mal à m'endormir si je n'ai pas pleuré avant. Si ça ne vient pas tout seul, je relis un passage de bouquin bien approprié, un poème de Hugo ou simplement je vais penser à un truc bien  triste et hop, les vannes s'ouvrent quelques instants, et je peux ensuite dormir comme un bébé.

Je verse une larme pour bien des raisons.
La tristesse bien sûr, surtout quand je perds un animal
Le rire quand ma fille se pique un fou-rire bien communicatif, même mon chéri en pleure, c'est irrésistible !
La joie devant les progrès de la petite, un geste tendre, un mot prononcé pour la première fois
La colère (en rougissant en même temps ça fait très glamour),surtout quand j'étais ado, quand je me disputais avec mon père et ça m'arrive encore
La violence, la cruauté humaine, particulièrement envers les animaux
L'amour, celui que mon mari me porte, me fait parfois pleurer tellement il est fort
La honte, je ne donnerais pas d'exemple...trop honteux
La musique me tire les larmes, je suis trop nunuche romantique
Et, pour finir, l'émotion qui fait pleurer toute nana qui se respecte devant n'importe quel film bien gnanan, l'empathie. On ne peut lutter, il faut qu'on se projette, qu'on s'identifie à l'autre, à ce qu'il ressent.
Ce sentiment me fait venir les larmes aux yeux devant toute personne qui pleure devant moi, et là c'est super gênant parfois : genre un élève triste de laisser sa maman le matin, une maman désemparée devant la rigueur administrative et qui ne peut obtenir le papier pour inscrire son enfant ailleurs car le père s'y est opposé, une amie qui se confie pour que je lui remonte le moral (rien de tel que de pleurer avec elle, c'est sûr ça va l'aider !)

Bref, fleur bleue, coeur d'artichaud, pisseuse, éponge, coeur tendre, crocodile, hypersensible, voilà bien des qualificatifs qui me définissent, et j'assume!
Au moins celà prouve que je suis vivante et douée de sentiments !

samedi 7 janvier 2012

produits de beauté maison ?

j'ai toujours été tentée de fabriquer moi même mes produits de beauté mais je n'ai jamais osé me lancer.
un petit concours sympa pour débuter :
http://mamangeekette.blogspot.com/2012/01/des-produits-sur-mesure-avec-aroma-zone.html

mercredi 4 janvier 2012

Douleurs de mère

Il est des douleurs physiques, des douleurs morales, des douleurs intolérables, des douleurs qu’on oublie, des douleurs chroniques, celles qui restent gravée dans nos corps, dans nos mémoires, des douleurs qui grandissent chaque jour…
Vous l’avez compris mon billet d’aujourd’hui n’est pas gai, je vais essayer de me livrer sans pleurer sur mon clavier, ce n’est pas gagné. Car il y a une douleur qui me ronge depuis presque 5 ans… l’âge de ma fille aînée dans quelques semaines.
Car c’est elle la source de ma douleur, bien qu’elle n’y soit pour rien la pauvre bichette.
Rebecca (c’est son deuxième prénom) est une enfant désirée. Mon chéri et moi avons ressenti ensemble, au même moment pratiquement, l’envie de créer une famille, au bout de quatre ans de passion.
Sa conception a été immédiate, comme si mon corps attendait depuis longtemps, dans les starting-blocks, la possibilité d’accueillir le fruit de notre amour. Pourtant j’avais plus de 32 ans, je fumais et mangeais mal, pas toutes les chances de mon côté malgré tout !
Et c’est là que les douleurs ont commencé. Je n’ai pas supporté la déformation physique de la grossesse. Il faut savoir que je suis une ancienne anorexique mentale et que je commençais juste à m’en sortir à ce moment.
Par principe, car je suis juste un peu  inflexible sur certaines choses, j’ai immédiatement arrêté de fumer, j’ai adopté une alimentation équilibrée, privilégiant les aliments riches en fer, en fibres… et mon corps trop content d’être nourrit, a stocké…beaucoup stocké… j’ai pris 28 kilos en 9 mois, et pour quelqu’un obsédé par son poids, c’est l’horreur extrêmement dur à supporter !
Le pire étant les réflexions à la con de l’entourage : tu es épanouie, ça te va trop bien d’être enceinte, on voit même pas que t’as grossi…et j’en passe. Sans compter le gynéco de la maternité qui m’a suivi sur les derniers mois, auprès duquel mon chéri a dû prendre ma défense, lui certifiant que : non je n’avalais pas des quantités astronomiques de nourriture, oui je mangeais très équilibré et raisonnablement. Très infantilisant. Je l’ai détesté ce doc.
A côté de ça, je préparais l’arrivée du bébé comme n’importe quelle primipare surexcitée enthousiaste : j’ai tanné le futur papa pour choisir des prénoms alors qu’on ne savait pas encore le sexe, j’ai aménagé une jolie petite chambre, le berceau familial était garni de doudous en tous genres, une copine m’a prêtée plein de fringues que j’ai triées, lavées, retriées, rangées, en couinant comme une idiote devant les trooop mignoooons petits babygros, ensembles et autres…
Sinon ma grossesse s’est déroulée sans souci, arrêtée tôt pour contractions, mais pas de MAP. Je me souviens même la veille de la naissance de Rebecca, être en train de m’occuper de mes chevaux, à me plier pour passer sous la barrière etc… Je pétais le feu à la fin, et malgré l’énormissime prise de poids, zéro vergetures et j’ai perdu tous les kilos en 6 mois.
L’accouchement … je passe vite, péridurale foirée, 12 heures de travail (normal), douleurs abominables (non je ne les ai pas oubliées…), bref, elle est arrivée.
J’ai refusée de la prendre tant qu’elle n’était pas nettoyée et habillée (peur de trouver ça trop crado, belle idiotie de ma part). Ensuite petit câlin sur maman et c’est papa qui lui a donné son premier biberon. J’expliquerai une autre fois pourquoi je n’ai pas pu allaiter (rapport à l’anorexie + épisode particulier à 15 ans).
J’étais ravie qu’elle soit là, je me souviens de la scène comme si c’était hier, l’équipe médicale a dû halluciner quand j’y repense. Pendant que la puce prenait son bib avec papa sur un fauteuil près de moi, je me faisais recoudre et…j’envoyais des textos à tout le monde pour annoncer sa naissance !
Pourtant  je n’ai pas ressenti d’attachement pour ma fille, je n’ai pas fondu d’amour devant sa bouille, je ne l’ai pas trouvée jolie (ni moche non plus), l’instinct maternel n’est pas venu.
Sur le moment ça ne m’a pas inquiétée, je savais très bien que pour des mamans c’est immédiat et pour d’autre tous ça se construit, le temps de faire connaissance avec son enfant.
Puis, les visites ont commencé et on m’a dépossédé de ma fille, enfin c’est le sentiment que j’ai eu à force d’entendre qu’elle ressemblait tête coupée à son père et qu’elle n’avait vraiment rien de moi ou de ma famille.
 J’avais envie de hurler (hormones aidant), merde c’est quand même moi qui l’ai portée pendant 9 mois, le papa l’a pas fait tout seul, ok elle est blonde aux yeux bleus (ça s’est vu de suite) et moi châtain yeux noisettes, mais si je n’avais pas ces gènes en moi, elle aurait été brune !
Les gens ne se rendent pas compte qu’une maman qui vient d’accoucher est totalement un peu à fleur de peau et prend tout mal à la lettre, chez moi ça a occasionné des blessures profondes.
De retour à la maison, crevée, babyblues à fond, toujours pas de sentiments pour Rebecca… C’était un bébé adorable, facile, mis à part les 15 premiers jours avec la crise de fin de journée avec pleurs à gogo qui me donnaient envie de la passer par la fenêtre  fuir, mais là c’est normal chez les nouveaux nés.
Pour compenser mon manque d’amour, j’ai été techniquement au top tout de suite : aucune appréhension à la manipuler, la baigner, l’habiller. Chaque moment était réglé comme du papier à musique, l’heure des biberons, des changes, des dodos, du bain… Son sommeil était sacré, quiconque osait faire du bruit ou la réveiller, essuyait mes foudres ! Je notais consciencieusement les prises alimentaires, les pipis, le reste, dans un petit carnet, comme à la maternité, pendant trois mois j’ai fait ça…
Un jour, ma mère qui assistait au bain (gestes rapides, clairs, nets, précis) me dit : on voit que tu l’aimes ta fille (ah bon ? Moi-même en doute pourtant), mais tu n’es pas très maternelle dans tes gestes.  Sans blague ? Merci maman d’avoir pesé tes mots pour ne pas te faire engueuler me froisser. Mais j’en ai quand même eu les larmes aux yeux, j’ai vite détourné la tête.
Rebecca était le bébé rêvé : nuits de minuit à 10h à partir de 1 mois, puis elle a enchaîné plus de 12 heures de sommeil systématiquement. Elle souriait tout le temps, ne pleurait jamais (si, si, je vous jure !), râlait à peine quand c’était l’heure des repas, aimait passer du temps à jouer seule tranquillement sur son tapis d’éveil … mais moi, je ne savais toujours pas ce que je ressentais pour elle. Ou plutôt si : j’étais jalouse.
Normalement ce sont les pères qui sont un peu jaloux de la relation de leur bébé avec sa maman, car ils perdent un peu leur femme, n’ont plus l’exclusivité de l’amour de cette même femme devenue mère. Eh bien moi j’étais jalouse de la relation de Rebecca avec son papa, car elle était bien SA fille, jalouse qu’il en aime une autre, jalouse qu’elle lui fasse plus de câlins qu’à moi, bien que je ne fasse rien pour arranger les choses.
Je suis devenue de plus en plus dure avec elle, puisque je ne n’arrivais pas à l’aimer comme elle était, il fallait qu’elle devienne parfaite : je la grondais dès qu’elle faisait la moindre petite bêtise, salissait ses vêtements, cassait un jouet, ne finissait pas son repas, m’appelait quand j’étais occupée… en fait elle se faisait punir alors qu’elle se comportait comme n’importe quel enfant qui a besoin de faire des expériences, de s’affirmer comme individu , comme un enfant qui grandit quoi !
J’ai commencé à me dire que je n’étais pas normale, que je devrais aller me faire soigner. J’ai une amie (qui ne s’appelle  pas Nolwen mais qui se reconnaîtra) qui, à plus de 30 ans, a un mal fou à se construire comme adulte, à avoir confiance en elle, confiance en son conjoint, qui a peur de ne pas savoir être mère, car la sienne ne lui a jamais dit, ni montré qu’elle l’aimait. Et si Rebecca grandissait avec ces angoisses ? Saurais-je me le pardonner ?
Car voilà, elle va avoir 5 ans, elle est magnifique, une fillette blonde aux grands yeux bleus, comme je voulais que soit mon premier enfant, elle est loin d’être idiote, toujours aussi gaie que quand elle était bébé, elle a été difficile du point de vue nourriture mais ça va mieux maintenant qu’elle mange à la cantine, elle est polie, extrêmement sociable, prévenante, obéissante, adorable avec sa petite sœur… attention je ne dis pas qu’elle est parfaite, ça reste une enfant, donc parfois têtue, parfois insolente, parfois capricieuse (mais si peu), parfois jalouse de sa sœur. Je la défends comme une lionne quand elle est victime d’une injustice, je suis fière de la petite fille qu’elle est devenue, j’adore lui faire plaisir, la gâter, lui offrir un cadeau et voir son sourire illuminer son visage, j’accepte mal qu’on la critique de façon négative même si y a du vrai dedans, je cherche par tous les moyens, photos à l’appui, à prouver au monde qu’elle me ressemble… Et pourtant…
Pourtant  je suis toujours incapable de lui dire que je l’aime car je n’en suis pas sûre, je n’arrive pas à lui faire des câlins, j’ai du mal à accepter qu’elle me touche, je ne lui fais jamais de bisou non plus, sauf si vraiment elle m’en réclame, je ne la console pas en la prenant dans mes bras quand elle pleure, juste des mots rassurants (mais si froids et distants), elle ne me manque pas lorsqu’elle part en vacances dans la famille… (Voilà, j’espérais ne pas verser de larmes, loupé, ça déborde. Tant pis, je continue.)
Alors ? Suis-je foncièrement une mauvaise mère ?
Malheureusement j’ai la réponse et c’est non, car j’ai une deuxième fille de 17 mois dont je suis tombée amoureuse dès le premier regard, qui m’a fait fondre comme un chamallow dès la naissance, avec qui je suis totalement fusionnelle, qui me manque dès que je ne suis plus avec elle, qui me fait des câlins que j’adore, que j’embrasse souvent, que je laisse tout faire ou presque ne gronde pas assez souvent du point de vue de son père… Une fille avec qui je suis une mère « normale ».
Qu’on ne vienne pas me servir le discours classique comme quoi on n’aime pas un de ses enfants plus que l’autre, qu’on l’aime juste différemment, c’est faux, j’en fais la douloureuse expérience. Car bien entendu, depuis l’arrivée de Cassandre (troisième prénom cette fois), je me rends encore plus compte de mes problèmes avec Rebecca et j’en souffre encore plus. Je n’arrive pas à me décider à aller consulter, trop peur de ce que ça va faire remonter, je ne suis pas sûre d’être capable de l’encaisser. C’est pourquoi j’ai voulu coucher sur le papier la toile tout ce qui me bouleverse  depuis trop tant d’années, peut-être cela me servira-t-il de thérapie.
Chers lecteurs, si vous avez lu cet interminable ce long billet jusqu’au bout je vous en remercie, ne vous sentez pas obligé de me consoler, ce n’est pas le but.
Ne me jetez pas la pierre non plus s’il vous plaît, j’ai déjà assez mal comme ça, mais si vous voulez quand même me laisser un commentaire, je le lirai avec plaisir. Et je vous jure d’essayer de ne plus jamais publier de billet aussi triste.

lundi 2 janvier 2012

Taguée !

Me voilà taguée à mon tour par Maman Elfe, alors je joue le jeu, j’espère avec un peu de poésie
Si j’étais :
Une chanson : Je l’aime à mourir de Francis Cabrel, ça me prends aux tripes tellement c’est ce que je ressens pour ma puce.

Une année : 2002, l’année où avec mon chéri on a décidé de coucher se mettre ensemble juste pour rigoler, pour passer le temps sans se prendre la tête, tout en légèreté, car nous sortions chacun d’une relation déplorable pas très concluante. Les conséquences de cette décision tu les connais…
Un végétal : le jonc, car il plie mais ne rompt pas, un peu comme moi. (et pas du tout pour sa forme équivoque ! J'ai vu des sourires sur vos lèvres...)


Un lieu : un pré à Fournols, entouré de bois, où j’adorais aller me poser avec mon frère, sans parler, juste écouter la nature…un peu comme celui-ci (crédit photo Les Argonautes)


Un moyen de transport : le cheval ça compte ? Ecolo, agréable, en plus tu peux lui parler pendant le trajet, il t’écoute et ne critique jamais ta façon de conduire !

Un endroit coquin : tout simplement le torse de mon mari, le soir quand on se couche. Il sent bon, c’est tout doux (il est plutôt poilu viril) et assez confortable.


Un dessert : le Paris Brest, je me damnerais pour ça !

Un personnage célèbre : Yann Arthus-Bertrand, photographe exceptionnel, reporter engagé et militant pour la nature.

Une loi : si elle existait, une loi qui empêcherait les cons de parler pour faire du mal aux autres, mais cela va à l’encontre de la liberté d’expression malheureusement, or c’est un droit précieux.

Un génie : j’aimerais être un génie capable de matérialiser les pensées, mais seulement les belles pensées, celles qui expriment des sentiments purs, agréables, joyeux, pas les pensées blessantes, orgueilleuses ou dangereuses.
Je crois que bon nombre de pensées ne sont jamais dites, rendant des personnes malheureuses, alors que quelques mots pourraient tout changer. C’est gnangnan, ce que je viens d’écrire, mais j’ai un côté très fleur bleue, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…On peut toujours rêver !
Voilà, vous en savez un peu plus sur moi, logiquement c'est à mon tour de taguer, mais là j'ai pas trop le temps, faut que je m'extirpe d'internet travaille. A très vite !

Youpi! aujourd'hui,15 janvier, j'ai un peu de temps, j'en profite pour taguer une nouvelle venue dans la blogo sphère : Flying Mama et une maman dont j'adore le blog : La Mère Cane (qui j'espère me pardonnera d'être taguée pour la ènième fois...)!

Portrait chinois : si tu étais:
Un poème
Un héros de roman
Un bonbon
Un animal
Une date
Une invention technologique
Une partie du corps

Voilà, à vos clavier !