lundi 30 janvier 2012

Changements

Pour une fois j’écris un billet qui me replonge quelques années en arrière.

Je vais vous raconter comment la famille c’est agrandie alors qu’au départ nous ne voulions qu’un enfant.

Attention trèèèèès long pavé !

Vous vous souvenez que j’ai détesté ma première grossesse, j’en parle un peu .

Donc, j’ai dit plus jamais ça ! Chéri était plutôt ok, un seul minimoi le comblait parfaitement.

Les imbéciles ne changeant jamais d’avis (je dois être super intelligente d’ailleurs!),  j’ai commencé à parler adoption, à me renseigner sur les démarches pour adopter en France, pour obtenir l’agrément…et mon mari m’a suivi ♥♥♥

Courrier au Conseil Général, début du dossier : « Oui, vous pouvez adopter dans ce département même si vous avez un enfant, mais évidemment la priorité va aux couples qui n’en n’ont pas, donc ça pourra prendre du temps »
C’est logique, et pas gênant, nous ne sommes pas pressés.

Puis, me vint l’idée plus sotte que grenue saugrenue de vouloir changer d’air !  Le besoin d’un retour aux sources.

Envie de quitter le Sud, nos familles, nos collègues (au bout de 10 ans d’école commune !), nos amis, pour aller en Auvergne.

Mais t’es folle ! Il fait froid là-bas ! Il NEEEIIIIGE même, l’hiver ! Et puis il pleut tout le temps, les gens sont radins, pas sympas…

Oui, mais… il n’y a pas ce putain de vent à décorner les taureaux de Camargue de mistral, les gens froids de premier abord sont toujours les meilleurs au fond d’eux, le paysage est magnifique, pas tout plat, cimenté et pollué comme la vallée du Rhône, et surtout, j’y ai mes racines. Le berceau de ma famille se trouve dans un petit village paumé charmant, qui malheureusement se meurt à petit feu, mais j’y suis attachée.

Bref, une fois de plus mon amour d’homme est d’accord. Je me fais muter sans souci la chance, lui, pose sa démission pour le mois d’août, et nous voilà en recherche de maison au début de l’été.

Ah, oui, ça c’est un autre argument plus terre à terre, mais l’immobilier ici, ben, on ne joue pas dans la même cour que dans le sud quoi ! Et nous, on n’est pas Crésus.

Donc, nous trouvons notre futur nid, idéal pour y loger en plus notre ménagerie, et offrant plein de possibilités d’agrandissements. Nous déménageons fin août 2008.

Immédiatement, je contacte le Conseil général du département, je fais transférer le dossier en cour dans l’ancien, et on attend… jusqu’en janvier 2009 où l’on reçoit une convocation pour un entretien. Je m’en souviens comme si c’était hier, car il faisait le même temps : froid, neige, glace et route très difficile, mais prenant notre courage à deux mains on y va, plein d’espoirs.

Vite effacés…

« Ah, désolé, mais ici, si vous avez déjà un enfant, vous ne pouvez pas adopter »

Comment ça ? Et là, nous apprenons que lorsqu’on veut adopter en France, on adopte dans le département où l’on vit (ça c’est pas un problème), mais que chaque département a ses règles en quelques sortes.

Nous sommes rentrés minés de divers sentiments, la colère pour mon mari (ils pouvaient pas nous le dire par téléphone non ?), l’incompréhension et la tristesse pour moi. A vrai dire, j’ai même reçu un choc. Pour lui tout était terminé. Pour moi, tout recommençait.

J’avais envie d’avoir un deuxième enfant. J’ai donc commencé à me battre contre mes démons, mes peurs de la grossesse, de l’accouchement, sans en parler, en gardant ça au fond de moi. Sauf qu’à garder ce genre de chose en soi, un jour ça déborde, sans faire consciemment exprès merci mon moi intérieur.

J’ai débordé un soir d’octobre, alors que nous allions nous endormir, moment pas forcément propice car l’oreille mâle n’est pas très réceptive à cet instant.

« J’ai envie d’un bébé ! » C’est sorti tout seul !

Le cerveau mâle a bizarrement réagit de suite ! « Hein ? Ça te prend souvent ? »

J’ai habilement fait un retournage de cerveau expliqué à mon chéri que ça me trottait dans la tête depuis ce fameux rendez-vous, et que l’envie étant de plus en plus forte, je me sentais prête à mettre mes angoisses de côté.
J’ai aussi bien insisté sur le fait que je n’étais pas pressée mais j’ai quand même déjà 36 ans hein et que je lui laissais le temps de céder réfléchir.
Je suis quand même une grande manipulatrice car j’avais rendez-vous chez la gynéco la semaine d’après, grosse pression, et il le savait.

Vous tenez le coup ? Faut que je vous raconte comment j’ai eu ma réponse…

Je suis de fin octobre, mon anniversaire approchait.

Un soir, quelques jours avant cette date, je me couche et je trouve un paquet sous ma couette. J’ouvre et y découvre un chouette blouson.
« Merci, mais c’est pas aujourd’hui mon anniversaire bon sang tu t’es pas encore trompé de date ! » Réponse de l’intéressé : « Il fallait que je te l’offre maintenant ».

Bien, bien…
J’essaye mon cadeau, taille impeccable,  je me couche avec même, le temps de réchauffer le lit.

« C’est pas ça le cadeau, ça c’est que l’emballage… » Je bondis, j’ai loupé un truc, je me mets à fouiller dans toutes les poches et je trouve ça :

♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

« Pourquoi maintenant ? »

« Ben t’as rendez-vous dans deux jours, autant en profiter, fais enlever ton stérilet »

Puce n°2 a été mise en route 15 jours après……….


dimanche 29 janvier 2012

Mon invitée du soir

Ce soir je vais inviter quelqu'un dans mon lit...
Certes, il y aura déjà mon mari, donc ce sera un peu ménage à trois, peut-être même à quatre...

Une de mes filles ? Les deux peut-être ?
Non, je ne fais pas de cododo, je n'arrive pas à dormir avec un bébé ou enfant dans mon lit, ça me fait peur.

Une chose est sûre, je vais profiter de la douceur et de la chaleur de mon invitée. Oui, invitéE, elle est de genre féminin.
Et je l'aime.

Ouh, là, là ! mais qu'est-ce qu'elle nous fait là, Kaall ? Elle se la joue Zahia ou quoi?

Non, mon invitée ne mange pas de ce pain-là et moi non plus.

Peut-être elle alors ?

Euh, à vrai dire, c'est plutôt moi son invitée dans notre lit ! On ne peut pas dire qu'elle soit partageuse de couette !
Y a qu'à lire dans son regard ce qu'elle pense de moi alors que je m'apprête à la faire descendre de la table !

Autre renseignement, mon mari ne l'apprécie pas plus que ça, tout comme il n'apprécie guère la présence de la bestiole poilue ci-dessus d'ailleurs, mais il n'a pas trop le choix ou alors il a droit à l'auberge du cul tourné.

Il tolère mon invitée, mais ne voit pas pourquoi j'ai envie de passer ma nuit avec, pour lui quelques instants passés avec elle en début de nuit sont suffisants.

Mais, que voulez-vous, elle partage ma vie depuis quand même quelques années, parfois je l'oublie, mais elle   trouve toujours le moyen de se rappeler à mon souvenir.

Bon alors, c'est qui ?

Allez, je ne vous fais pas languir plus longtemps, je vous la présente :














MA BOUILLOTE !

lundi 16 janvier 2012

Il y a des jours comme ça...

Pour certaines personnes le vendredi 13 porte chance, pour d'autres, il est signe de poisse.

Je ne sais si c'est parce que j'habite dans un coin paumé très reculé, et que l'impact du vendredi 13 se comporte comme la couverture réseau des téléphones portables par chez moi, à savoir avec pas mal de décalage, toujours est-il que la poisse aujourd'hui je l'ai eu !

Et comme celà m'arrive rarement, je l'ai vue débarquer sournoisement, s'amplifiant au cours de la journée.

Ce matin au petit déjeuner...vous vous attendez au banal : j'ai renversé mon café, la tartine est tombée du mauvais côté, du tout !
Mon chéri m'annonce que mon vieux cheval que l'on soigne depuis plusieurs jours pour un abcès au pied, et qui allait beaucoup mieux hier, est raide boiteux dans son abri et arrive à peine à se tourner. OK, ça signifie véto pour ce soir, super !

Mon homme part au boulot un peu plus tôt que d'habitude.
8 heures, coup de fil de ma collègue, la pauvre a une gastro et son bébé aussi, cumulé à une sinusite et un début d'otite, donc un remplaçant doit venir à l'école, mais ne sera certainement pas là à 9 heures.
Oups, faut que je passe la seconde, car il va falloir que j'accueille ses élèves en plus des miens, et en prime j'ai un nouveau qui arrive ce matin en petite section. Ma grande n'est pas encore prête, j'ai pas dégivré la voiture et la petite dort toujours !
Je file démarrer ma vach'mobile (ce surnom fera l'objet d'un billet un jour...) et oh ! surprise, j'ai un pneu crevé ! Il fait - 7°C, j'ai les doigts déformés de rhumatismes depuis trois jours à cause du temps, et je suis SEUUULLLE ! (et de plus en plus en retard)

Ni une ni deux, j'apelle le patron de mon mari, je suis une pauvre et empotée femme incapable de changer une roue, il passe le message, mon chéri revient dès que possible, soit 25 minutes plus tard !

Je préviens l'école, "oui désolée mais moi aussi je ne serai sûrement pas là avant 9 heures". Je vous précise qu'on est que deux enseignantes dans l'école, donc aucune présence de maîtresse de prévue pour l'accueil ! Heureusement il y a notre adorable cantinière et ma super ATSEM qui ont assuré au pied levé, merci à elles.

Téléphone à la nounou pour la prévenir elle aussi, le lundi je dépose numéro deux vers 8h20 généralement, aujourd'hui ce ne sera pas le cas !

Zorro arrive enfin, j'avais quand même réussi à lui décrocher la roue de secours mais pas le cric ! Caricature de nana avec deux mains gauches ce matin...

Bref, roue changée, filles embarquées, la petite posée à 8h55, arrivée à l'école à 9h ! Et là, réflexion de parent qui tue alors que je m'excuse de mon retard : "ah ben oui, y avait la voiture à gratter ce matin !" Non mais oh ! C'est pas la première fois qu'il gèle ! Je ne suis jamais arrivée en retard, même les jours de neige !

La journée se passe, la collègue remplaçante est finallement arrivée avant moi ( y avait pas de mal ), appel au véto qui me prépare des piqûres pour le pépère, ça roule, je passerai les prendre plus tard, mon chéri s'occupe de poser ma roue à réparer au garage, tout baigne...

Et puis, récréation de milieu d'après-midi, le grain de sable, la machine s'enraye de nouveau.

Une chûte, des cris, des pleurs...tiens, c'est ma grande (je suis sa maîtresse en plus d'être sa maman), du sang sur le visage, aïe ! Elle a voulu faire une expérience : oeil vs guidon de trottinette, elle a perdu...

Et là se pose un dilemme : je laisse ma classe pour aller chez le médecin, j'appelle les pompiers alors que ça ne le nécessite pas vraiment et la laisse partir seule avec eux (traumatisant quand même), je dérange mon mari qui ne pourra pas être là avant au moins une demi-heure ?
Finalement j'appelle mon chef en expliquant ma situation et j'ai l'autorisation de laisser la classe à mon ATSEM sous la surveillance de la collègue.

Il est 15h35. Je file chez le doc, dans le village d'à côté enfin filer c'est vite dit car avec une roue de secours   qui semble franchementdégonflée, je ne prends pas le risque de me mettre au fossé en prime. Rien de grave pour la puce en fait, elle a un beau cocard, la paupière supérieure ouverte, (mais on ne pose ni point ni strip sur une paupière), mais elle est rassurée et moi aussi.
Du coup je suis à côté de chez le garagiste, j'y fonce, il me change ma roue, regonfle celle de secours au cas où... (qui soit dit en passant était à 1 bar au lieu de 2.7 !) et je repars à l'école pour faire la sortie des classes, il est 16h20, ouf, pile à l'heure !

Je récupère numéro deux, repars dans un autre village voisin chercher la pénicilline pour le cheval, et je rentre enfin à la maison, il n'est que 17 h ! Waouh, trop forte (j'aime bien me lancer des fleurs de temps en temps). Goûter, café, clope (ouh, pas bien...) piqouse au cheval et ça y est le marathon est terminé !

Alors, voilà, c'était http://www.mylife.fr/, mon vendredi 13 à moi, un lundi 16 janvier 2012.

dimanche 15 janvier 2012

Tränen, tears, lagrimas, lacrime...larmes

Non, non, ne partez pas ! Ce n'est pas un billet triste qui suit, plutôt un peu d'autodérision.

Devant Grey's Anatomy, mercredi soir : mon chéri : "ah, ça y est t'es partie ! Tu veux la boîte de mouchoirs ? "
Devant un dessin animé avec ma fille : "maman j'ai les yeux qui pleurent, c'est trop triste" "Oui ma puce (snifff) mais tu sais c'est pour de faux (resnifff), ce n'est qu'un dessin animé (reresniffff)" et je quitte lâchement rapidement la pièce pour ne pas qu'elle se rende compte que je suis dans le même état qu'elle qui, je le rapelle, a 5 ans.

Ben oui, je suis une chialeuse. La généreuse nature m'a dotée de glandes lacrymales hyper réactives et extrêmement productives. Comme toutes les femmes me direz-vous ? Pas sûre...

Je pleure presque tous les jours, comme si c'était un besoin, j'ai d'ailleurs du mal à m'endormir si je n'ai pas pleuré avant. Si ça ne vient pas tout seul, je relis un passage de bouquin bien approprié, un poème de Hugo ou simplement je vais penser à un truc bien  triste et hop, les vannes s'ouvrent quelques instants, et je peux ensuite dormir comme un bébé.

Je verse une larme pour bien des raisons.
La tristesse bien sûr, surtout quand je perds un animal
Le rire quand ma fille se pique un fou-rire bien communicatif, même mon chéri en pleure, c'est irrésistible !
La joie devant les progrès de la petite, un geste tendre, un mot prononcé pour la première fois
La colère (en rougissant en même temps ça fait très glamour),surtout quand j'étais ado, quand je me disputais avec mon père et ça m'arrive encore
La violence, la cruauté humaine, particulièrement envers les animaux
L'amour, celui que mon mari me porte, me fait parfois pleurer tellement il est fort
La honte, je ne donnerais pas d'exemple...trop honteux
La musique me tire les larmes, je suis trop nunuche romantique
Et, pour finir, l'émotion qui fait pleurer toute nana qui se respecte devant n'importe quel film bien gnanan, l'empathie. On ne peut lutter, il faut qu'on se projette, qu'on s'identifie à l'autre, à ce qu'il ressent.
Ce sentiment me fait venir les larmes aux yeux devant toute personne qui pleure devant moi, et là c'est super gênant parfois : genre un élève triste de laisser sa maman le matin, une maman désemparée devant la rigueur administrative et qui ne peut obtenir le papier pour inscrire son enfant ailleurs car le père s'y est opposé, une amie qui se confie pour que je lui remonte le moral (rien de tel que de pleurer avec elle, c'est sûr ça va l'aider !)

Bref, fleur bleue, coeur d'artichaud, pisseuse, éponge, coeur tendre, crocodile, hypersensible, voilà bien des qualificatifs qui me définissent, et j'assume!
Au moins celà prouve que je suis vivante et douée de sentiments !

samedi 7 janvier 2012

produits de beauté maison ?

j'ai toujours été tentée de fabriquer moi même mes produits de beauté mais je n'ai jamais osé me lancer.
un petit concours sympa pour débuter :
http://mamangeekette.blogspot.com/2012/01/des-produits-sur-mesure-avec-aroma-zone.html

mercredi 4 janvier 2012

Douleurs de mère

Il est des douleurs physiques, des douleurs morales, des douleurs intolérables, des douleurs qu’on oublie, des douleurs chroniques, celles qui restent gravée dans nos corps, dans nos mémoires, des douleurs qui grandissent chaque jour…
Vous l’avez compris mon billet d’aujourd’hui n’est pas gai, je vais essayer de me livrer sans pleurer sur mon clavier, ce n’est pas gagné. Car il y a une douleur qui me ronge depuis presque 5 ans… l’âge de ma fille aînée dans quelques semaines.
Car c’est elle la source de ma douleur, bien qu’elle n’y soit pour rien la pauvre bichette.
Rebecca (c’est son deuxième prénom) est une enfant désirée. Mon chéri et moi avons ressenti ensemble, au même moment pratiquement, l’envie de créer une famille, au bout de quatre ans de passion.
Sa conception a été immédiate, comme si mon corps attendait depuis longtemps, dans les starting-blocks, la possibilité d’accueillir le fruit de notre amour. Pourtant j’avais plus de 32 ans, je fumais et mangeais mal, pas toutes les chances de mon côté malgré tout !
Et c’est là que les douleurs ont commencé. Je n’ai pas supporté la déformation physique de la grossesse. Il faut savoir que je suis une ancienne anorexique mentale et que je commençais juste à m’en sortir à ce moment.
Par principe, car je suis juste un peu  inflexible sur certaines choses, j’ai immédiatement arrêté de fumer, j’ai adopté une alimentation équilibrée, privilégiant les aliments riches en fer, en fibres… et mon corps trop content d’être nourrit, a stocké…beaucoup stocké… j’ai pris 28 kilos en 9 mois, et pour quelqu’un obsédé par son poids, c’est l’horreur extrêmement dur à supporter !
Le pire étant les réflexions à la con de l’entourage : tu es épanouie, ça te va trop bien d’être enceinte, on voit même pas que t’as grossi…et j’en passe. Sans compter le gynéco de la maternité qui m’a suivi sur les derniers mois, auprès duquel mon chéri a dû prendre ma défense, lui certifiant que : non je n’avalais pas des quantités astronomiques de nourriture, oui je mangeais très équilibré et raisonnablement. Très infantilisant. Je l’ai détesté ce doc.
A côté de ça, je préparais l’arrivée du bébé comme n’importe quelle primipare surexcitée enthousiaste : j’ai tanné le futur papa pour choisir des prénoms alors qu’on ne savait pas encore le sexe, j’ai aménagé une jolie petite chambre, le berceau familial était garni de doudous en tous genres, une copine m’a prêtée plein de fringues que j’ai triées, lavées, retriées, rangées, en couinant comme une idiote devant les trooop mignoooons petits babygros, ensembles et autres…
Sinon ma grossesse s’est déroulée sans souci, arrêtée tôt pour contractions, mais pas de MAP. Je me souviens même la veille de la naissance de Rebecca, être en train de m’occuper de mes chevaux, à me plier pour passer sous la barrière etc… Je pétais le feu à la fin, et malgré l’énormissime prise de poids, zéro vergetures et j’ai perdu tous les kilos en 6 mois.
L’accouchement … je passe vite, péridurale foirée, 12 heures de travail (normal), douleurs abominables (non je ne les ai pas oubliées…), bref, elle est arrivée.
J’ai refusée de la prendre tant qu’elle n’était pas nettoyée et habillée (peur de trouver ça trop crado, belle idiotie de ma part). Ensuite petit câlin sur maman et c’est papa qui lui a donné son premier biberon. J’expliquerai une autre fois pourquoi je n’ai pas pu allaiter (rapport à l’anorexie + épisode particulier à 15 ans).
J’étais ravie qu’elle soit là, je me souviens de la scène comme si c’était hier, l’équipe médicale a dû halluciner quand j’y repense. Pendant que la puce prenait son bib avec papa sur un fauteuil près de moi, je me faisais recoudre et…j’envoyais des textos à tout le monde pour annoncer sa naissance !
Pourtant  je n’ai pas ressenti d’attachement pour ma fille, je n’ai pas fondu d’amour devant sa bouille, je ne l’ai pas trouvée jolie (ni moche non plus), l’instinct maternel n’est pas venu.
Sur le moment ça ne m’a pas inquiétée, je savais très bien que pour des mamans c’est immédiat et pour d’autre tous ça se construit, le temps de faire connaissance avec son enfant.
Puis, les visites ont commencé et on m’a dépossédé de ma fille, enfin c’est le sentiment que j’ai eu à force d’entendre qu’elle ressemblait tête coupée à son père et qu’elle n’avait vraiment rien de moi ou de ma famille.
 J’avais envie de hurler (hormones aidant), merde c’est quand même moi qui l’ai portée pendant 9 mois, le papa l’a pas fait tout seul, ok elle est blonde aux yeux bleus (ça s’est vu de suite) et moi châtain yeux noisettes, mais si je n’avais pas ces gènes en moi, elle aurait été brune !
Les gens ne se rendent pas compte qu’une maman qui vient d’accoucher est totalement un peu à fleur de peau et prend tout mal à la lettre, chez moi ça a occasionné des blessures profondes.
De retour à la maison, crevée, babyblues à fond, toujours pas de sentiments pour Rebecca… C’était un bébé adorable, facile, mis à part les 15 premiers jours avec la crise de fin de journée avec pleurs à gogo qui me donnaient envie de la passer par la fenêtre  fuir, mais là c’est normal chez les nouveaux nés.
Pour compenser mon manque d’amour, j’ai été techniquement au top tout de suite : aucune appréhension à la manipuler, la baigner, l’habiller. Chaque moment était réglé comme du papier à musique, l’heure des biberons, des changes, des dodos, du bain… Son sommeil était sacré, quiconque osait faire du bruit ou la réveiller, essuyait mes foudres ! Je notais consciencieusement les prises alimentaires, les pipis, le reste, dans un petit carnet, comme à la maternité, pendant trois mois j’ai fait ça…
Un jour, ma mère qui assistait au bain (gestes rapides, clairs, nets, précis) me dit : on voit que tu l’aimes ta fille (ah bon ? Moi-même en doute pourtant), mais tu n’es pas très maternelle dans tes gestes.  Sans blague ? Merci maman d’avoir pesé tes mots pour ne pas te faire engueuler me froisser. Mais j’en ai quand même eu les larmes aux yeux, j’ai vite détourné la tête.
Rebecca était le bébé rêvé : nuits de minuit à 10h à partir de 1 mois, puis elle a enchaîné plus de 12 heures de sommeil systématiquement. Elle souriait tout le temps, ne pleurait jamais (si, si, je vous jure !), râlait à peine quand c’était l’heure des repas, aimait passer du temps à jouer seule tranquillement sur son tapis d’éveil … mais moi, je ne savais toujours pas ce que je ressentais pour elle. Ou plutôt si : j’étais jalouse.
Normalement ce sont les pères qui sont un peu jaloux de la relation de leur bébé avec sa maman, car ils perdent un peu leur femme, n’ont plus l’exclusivité de l’amour de cette même femme devenue mère. Eh bien moi j’étais jalouse de la relation de Rebecca avec son papa, car elle était bien SA fille, jalouse qu’il en aime une autre, jalouse qu’elle lui fasse plus de câlins qu’à moi, bien que je ne fasse rien pour arranger les choses.
Je suis devenue de plus en plus dure avec elle, puisque je ne n’arrivais pas à l’aimer comme elle était, il fallait qu’elle devienne parfaite : je la grondais dès qu’elle faisait la moindre petite bêtise, salissait ses vêtements, cassait un jouet, ne finissait pas son repas, m’appelait quand j’étais occupée… en fait elle se faisait punir alors qu’elle se comportait comme n’importe quel enfant qui a besoin de faire des expériences, de s’affirmer comme individu , comme un enfant qui grandit quoi !
J’ai commencé à me dire que je n’étais pas normale, que je devrais aller me faire soigner. J’ai une amie (qui ne s’appelle  pas Nolwen mais qui se reconnaîtra) qui, à plus de 30 ans, a un mal fou à se construire comme adulte, à avoir confiance en elle, confiance en son conjoint, qui a peur de ne pas savoir être mère, car la sienne ne lui a jamais dit, ni montré qu’elle l’aimait. Et si Rebecca grandissait avec ces angoisses ? Saurais-je me le pardonner ?
Car voilà, elle va avoir 5 ans, elle est magnifique, une fillette blonde aux grands yeux bleus, comme je voulais que soit mon premier enfant, elle est loin d’être idiote, toujours aussi gaie que quand elle était bébé, elle a été difficile du point de vue nourriture mais ça va mieux maintenant qu’elle mange à la cantine, elle est polie, extrêmement sociable, prévenante, obéissante, adorable avec sa petite sœur… attention je ne dis pas qu’elle est parfaite, ça reste une enfant, donc parfois têtue, parfois insolente, parfois capricieuse (mais si peu), parfois jalouse de sa sœur. Je la défends comme une lionne quand elle est victime d’une injustice, je suis fière de la petite fille qu’elle est devenue, j’adore lui faire plaisir, la gâter, lui offrir un cadeau et voir son sourire illuminer son visage, j’accepte mal qu’on la critique de façon négative même si y a du vrai dedans, je cherche par tous les moyens, photos à l’appui, à prouver au monde qu’elle me ressemble… Et pourtant…
Pourtant  je suis toujours incapable de lui dire que je l’aime car je n’en suis pas sûre, je n’arrive pas à lui faire des câlins, j’ai du mal à accepter qu’elle me touche, je ne lui fais jamais de bisou non plus, sauf si vraiment elle m’en réclame, je ne la console pas en la prenant dans mes bras quand elle pleure, juste des mots rassurants (mais si froids et distants), elle ne me manque pas lorsqu’elle part en vacances dans la famille… (Voilà, j’espérais ne pas verser de larmes, loupé, ça déborde. Tant pis, je continue.)
Alors ? Suis-je foncièrement une mauvaise mère ?
Malheureusement j’ai la réponse et c’est non, car j’ai une deuxième fille de 17 mois dont je suis tombée amoureuse dès le premier regard, qui m’a fait fondre comme un chamallow dès la naissance, avec qui je suis totalement fusionnelle, qui me manque dès que je ne suis plus avec elle, qui me fait des câlins que j’adore, que j’embrasse souvent, que je laisse tout faire ou presque ne gronde pas assez souvent du point de vue de son père… Une fille avec qui je suis une mère « normale ».
Qu’on ne vienne pas me servir le discours classique comme quoi on n’aime pas un de ses enfants plus que l’autre, qu’on l’aime juste différemment, c’est faux, j’en fais la douloureuse expérience. Car bien entendu, depuis l’arrivée de Cassandre (troisième prénom cette fois), je me rends encore plus compte de mes problèmes avec Rebecca et j’en souffre encore plus. Je n’arrive pas à me décider à aller consulter, trop peur de ce que ça va faire remonter, je ne suis pas sûre d’être capable de l’encaisser. C’est pourquoi j’ai voulu coucher sur le papier la toile tout ce qui me bouleverse  depuis trop tant d’années, peut-être cela me servira-t-il de thérapie.
Chers lecteurs, si vous avez lu cet interminable ce long billet jusqu’au bout je vous en remercie, ne vous sentez pas obligé de me consoler, ce n’est pas le but.
Ne me jetez pas la pierre non plus s’il vous plaît, j’ai déjà assez mal comme ça, mais si vous voulez quand même me laisser un commentaire, je le lirai avec plaisir. Et je vous jure d’essayer de ne plus jamais publier de billet aussi triste.

lundi 2 janvier 2012

Taguée !

Me voilà taguée à mon tour par Maman Elfe, alors je joue le jeu, j’espère avec un peu de poésie
Si j’étais :
Une chanson : Je l’aime à mourir de Francis Cabrel, ça me prends aux tripes tellement c’est ce que je ressens pour ma puce.

Une année : 2002, l’année où avec mon chéri on a décidé de coucher se mettre ensemble juste pour rigoler, pour passer le temps sans se prendre la tête, tout en légèreté, car nous sortions chacun d’une relation déplorable pas très concluante. Les conséquences de cette décision tu les connais…
Un végétal : le jonc, car il plie mais ne rompt pas, un peu comme moi. (et pas du tout pour sa forme équivoque ! J'ai vu des sourires sur vos lèvres...)


Un lieu : un pré à Fournols, entouré de bois, où j’adorais aller me poser avec mon frère, sans parler, juste écouter la nature…un peu comme celui-ci (crédit photo Les Argonautes)


Un moyen de transport : le cheval ça compte ? Ecolo, agréable, en plus tu peux lui parler pendant le trajet, il t’écoute et ne critique jamais ta façon de conduire !

Un endroit coquin : tout simplement le torse de mon mari, le soir quand on se couche. Il sent bon, c’est tout doux (il est plutôt poilu viril) et assez confortable.


Un dessert : le Paris Brest, je me damnerais pour ça !

Un personnage célèbre : Yann Arthus-Bertrand, photographe exceptionnel, reporter engagé et militant pour la nature.

Une loi : si elle existait, une loi qui empêcherait les cons de parler pour faire du mal aux autres, mais cela va à l’encontre de la liberté d’expression malheureusement, or c’est un droit précieux.

Un génie : j’aimerais être un génie capable de matérialiser les pensées, mais seulement les belles pensées, celles qui expriment des sentiments purs, agréables, joyeux, pas les pensées blessantes, orgueilleuses ou dangereuses.
Je crois que bon nombre de pensées ne sont jamais dites, rendant des personnes malheureuses, alors que quelques mots pourraient tout changer. C’est gnangnan, ce que je viens d’écrire, mais j’ai un côté très fleur bleue, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…On peut toujours rêver !
Voilà, vous en savez un peu plus sur moi, logiquement c'est à mon tour de taguer, mais là j'ai pas trop le temps, faut que je m'extirpe d'internet travaille. A très vite !

Youpi! aujourd'hui,15 janvier, j'ai un peu de temps, j'en profite pour taguer une nouvelle venue dans la blogo sphère : Flying Mama et une maman dont j'adore le blog : La Mère Cane (qui j'espère me pardonnera d'être taguée pour la ènième fois...)!

Portrait chinois : si tu étais:
Un poème
Un héros de roman
Un bonbon
Un animal
Une date
Une invention technologique
Une partie du corps

Voilà, à vos clavier !