samedi 25 février 2012

Ames soeurs

La définition de l'âme soeur vient au départ de Platon :  les humains à l'origine avaient 4 bras, 4 jambes et une seule tête à deux visages, mais ont été coupés en deux par Zeus et ont passé le reste de leur existence à chercher leur moitié.

C'est sordide ! 

Mais combien d'entre-nous n'ont-ils pas eu ce sentiment quand des années de célibat ont commencé à peser, l'impression qu'une partie de soi est vide ?


Dans la culture juive, l'âme soeur est le "Bachert" : "c'est la personne que Dieu t'a destiné, elle est l'autre moitié de toi-même, ton vrai amour. "

Pour moi une âme soeur n'est pas forcément du genre opposé, on peut la trouver en amitié aussi bien qu'en amour.


Lorsqu'on rencontre son âme soeur, on n'a aucun doute tellement le moment est beau et spécial, c'est comme si on se reconnaissait instinctivement, comme si on se retrouvait après des années d'errance l'un sans l'autre.

Avec cette personne, que ce soit un(e) ami(e) ou un amour, on se comprend sans mot prononcer, on est attiré l'une vers l'autre, c'est magnétique, physique, chimique....
Une osmose incompréhensible et inexplicable, même par les protagonistes eux-mêmes.

Selon si cette âme soeur est du même sexe ou non, les personnes deviennent amies, confidentes, amantes, fusionnelles.

Une telle relation malheureusement est parfois dévorante, semée d'obstacles, mal vue car incomprise par l'extérieur, elle conduit parfois à des tensions au sein même du duo, car elle est inconditionnelle donc étouffante,dévastatrice quand elle conduit à se couper du monde extérieur.

Mais d'un autre côté, la vie est tellement plus belle lorsqu'on la passe avec son âme soeur à ses côtés...

"Son" âme soeur ?

En réalité, je pense que nous n'avons pas qu'une âme soeur, mais plusieurs, et que le destin nous permet de les rencontrer... ou pas.

Dans ma vie, je peux dire que j'ai rencontré au moins deux âmes soeurs, non pas en amitié, mais en amour. L'une d'elle est mon mari encore heureux ! pour mon plus grand bonheur.

Mais il y a eu une autre de ces rencontres magiques, avant que je connaisse mon cher et tendre.
Je ne décrirais pas ce que j'ai ressenti, tout est écrit plus haut.
Bizarrement, cette relation est restée platonique, mais a été d'une intensité foudroyante.

Les aléas de la vie ont fait que nous n'étions jamais "disponibles" au même moment. 
Lui s'enterrait dans une vie de couple qui battait de l'aile depuis des années quand moi j'étais célibataire, et quand enfin il a eu le courage de tourner la page, j'étais en couple avec mon mari et déjà maman.

Nos rencontres successives, n'ont fait que me conforter dans ma théorie de la possibilité d'âmes soeurs multiples. 

La dernière notamment, qui remonte à 5 ans, j'étais folle amoureuse de mon mari, mais quand ma seconde âme soeur, venue nous rendre visite, est partie, j'ai ressenti un vide énorme, une tristesse intense et profonde.

Le contact n'est aujourd'hui pas perdu, et chacun a désormais une vie de famille comblée.

Certains pourraient percevoir une note de regrets dans mon billet, il n'en est rien. 
J'ai eu la chance de rencontrer deux âmes soeurs en amour, et ce n'est pas donné à tout le monde. 
La seule difficulté éventuelle d'une telle expérience, est de ne pas se perdre soi-même.



mercredi 8 février 2012

Epreuves

En ces moments rendus difficiles pour beaucoup à cause du grand froid, je me pose la question de l'importance d'avoir des épreuves à surmonter dans la vie.

Il existe des épreuves de toutes sortes, vécues différemment selon les personnes, selon les civilisations (ben oui, c'est la cata chez moi parce que mes canalisations sont gelées, ça serait un luxe dans le désert d'avoir une canalisation d'eau déjà!).

Se retrouver sans abri, faire une fausse couche, perdre un être cher, voir un projet de vie tomber à l'eau à cause des conneries rigueurs administratives, affronter la maladie, vivre avec un handicap, perdre son travail, se séparer de l'être autrefois (et parfois encore) aimé, avoir un chef insupportable, faire un métier que l'on n'aime pas (mais il faut bien se nourrir), ne pas arriver à fonder une famille...

La liste est interminable...

Le degré de difficulté d'une épreuve est impossible à juger par autrui, car l'environnement, la situation personnelle, l'état émotionnel, entrent en jeu dans la manière de l'appréhender et de l'affronter.

Il semble facile de remonter le moral d'un ami qui traverse un moment difficile quand tout va bien pour soi, mais se rend-on vraiment compte de ce qu'il vit, de ce qu'il ressent réellement ? N'a-t-on pas tendance à tout ramener à soi, à se transposer dans la situation en question, pour donner des conseils ? "Si j'étais toi...", certes, mais on n'est pas "toi".

A quoi servent les épreuves de la vie ?

A forger le caractère ?
Sauf qu'à partir d'un certain âge, le caractère il est ce qu'il est.

A relativiser ?
ça c'est sûr ! A force de voir les emmerdes difficultés des autres, on se dit que finalement, on en a de la chance !

A faire avancer ?
Oui, mais pourquoi certaines personnes rencontrent plus d'épreuves que d'autres tout au long de leur chemin. Au bout d'un moment, elles s'épuisent, ralentissent, tombent parfois et n'ont plus envie de se relever.


Mon billet n'a ni queue ni tête, je m'en excuse, mais ce soir j'en ai marre.
Marre d'entendre des gens se plaindre pour des broutilles alors que dans leur propre famille, certains se débattent pour tenir la tête hors de l'eau.
Marre de voir que la vie s'acharne sur des personnes que j'aime, et que je ne peux pas faire grand chose, à part écouter et soutenir.

jeudi 2 février 2012

Présence

Aujourd'hui c'est la Chandeleur, mais c'est aussi la date d'anniversaire de ma grand-mère maternelle.

Elle n'est plus de ce monde depuis plus de dix ans. Je ne suis plus triste, le deuil est fait maintenant.

J'aurais simplement aimé qu'elle rencontre mon mari, elle qui se faisait tant de soucis de me voir vieille fille célibataire à 25 ans, et qu'elle puisse connaître ses arrières petites filles, les deux miennes et les deux de mon frère.

J'ai eu une relation particulière avec ma grand-mère car j'ai vécu deux ans avec elle pendant que je préparais mon concours pour devenir professeur des écoles.

Elle habitait assez près de l'IUFM et mes parents se trouvaient dans une situation professionnelle délicate. Aussi entre un loyer exorbitant à payer pour un studio sordide, et une colocation avec Mamie gâteau moyennant quelques menus services et une oreille attentive, le choix a été vite fait.

Au début, j'avais peur de ne pas supporter cette cohabitation. J'avais 23 ans, elle 85. Autant dire que nos centres d'intérêts étaient aux antipodes.
Et pourtant...

Pourtant ces deux années ont été un réel plaisir, une oportunité qui n'est pas donnée à tout le monde de connaître son aïeule autrement. Elle s'est confiée à moi, je me suis confiée à elle. Nous nous sommes découvertes, apprivoisées, apréciées encore plus, non pas comme une grand-mère et sa petite fille, mais comme deux adultes d'âge différent.

Et puis je suis partie une fois mon concours en poche, mais je lui rendais visite souvent, et elle est partie définitivement deux années plus tard, emportée comme beaucoup par le vilain crabe. Je l'ai soutenue jusqu'au bout, présente à ses côtés quand ma mère, sa fille, fatiguait elle aussi.

J'ai gardé d'elle quelques bijoux que j'adore, des livres et surtout une plante, une sorte de petit palmier d'intérieur.
Je n'ai pas la main verte et je n'y connais rien en jardinage, mais j'adore cette plante. Elle est plus qu'un souvenir, elle EST ma grand-mère. D'ailleurs mon mari l'appelle Mamie quand il parle d'elle (de la plante).

Eh bien croyez-le ou pas, j'ai dû la confier à mes parents pendant un an, lorsqu'on a changé de région, je l'ai récupérée dans un état lamentable, alors que ma mère est très douée avec les plantes : jaune, déssechée, des feuilles en moins, un vrai plumeau quoi !

Depuis qu'elle a réintégré ma maison, elle revit, bien que je ne m'en occupe pas spécialement bien. Je l'arrose quand j'y pense, c'est à dire pas souvent, elle commence à être à l'étroit dans son pot, elle disparaît parfois sous des tonnes de cartons à jeter, mais elle est de plus en plus belle et nous fait même des fleurs !

Alors, cette plante est-elle habitée par l'esprit de ma grand-mère ?
Je veux le croire, tout comme je crois aussi que ma mamie habite encore certains de ses meubles et vient même me rendre visite régulièrement.
Je sens un souffle froid parfois sur mon front alors que je suis couchée, il n'y a aucun courant d'air dans notre chambre pourtant, et mon mari ne sent rien.
J'ai ressentis la même chose une nuit que je passais chez mes parents, dans une chambre où se trouvait l'ancienne commode de ma grand-mère.

Ce phénomène se reproduit régulièrement. Il ne m'inquiète pas, je l'attends presque et je l'apprécie. Bizarrement, ce sont les soirs où j'ai le plus de facilité à m'endormir, après avoir profité de cette présence.

Car, je m'attache à croire que les fantômes existent et que leur présence parmi nous n'est pas néfaste ni malveillante.

Merci de continuer à veiller sur nous Mamie ♥

mercredi 1 février 2012

Courageuses


Je suis un peu fatiguée ce soir, j'ai eu un début de semaine merdique c'est le cas de le dire difficile, mais je n'écris pas pour me faire plaindre.

Je reprends mon titre donc : courageuses oui, au féminin et au pluriel.

Je parle des mères.

Les mères sont des personnes qui ont un courage discret, venu du plus profond d'elles mêmes, parfois surprenant tellement il est grand.

Car il en faut du courage pour s'occuper d'un enfant malade.

Aujourd'hui, le mien a été mis à rude épreuve car puce n°2 a une grippe intestinale depuis trois jours et c'est la merde l'horreur.

Vomitos à répétition, couches qui débordent toutes les heures, douches X fois dans la même journée, change complet de sa tenue (et de la mienne par la même occasion), lessives multiples.

Le tout en restant disponible et souriante avec l'aînée qui veut profiter de sa maman car pour elle c'est un mercredi comme un autre, et caline et zen avec la malade qui chouine car elle ne comprend pas ce qui lui arrive.

Il faut du courage pour ne pas pêter les plombs garder son angoisse en soi devant un bébé qui ne s'alimente plus, qui perd du poids, si vite qu'on le sent rien qu'en la prenant dans ses bras, qui s'affaiblit et tient à peine debout.

Il en faut aussi, pour surmonter l'épuisement dû à des nuits à ne dormir que d'un oeil et d'une oreille, et continuer à s'occuper de ses tâches quotidiennes.

Parfois les pères aussi fatiguent, c'est le cas au bord de l'Aiguettes en ce moment, alors la mère et femme que je suis, a mis toute l'énergie qui lui restait à rendre la vie de son homme plus facile, la maison est à peu près propre et rangée, le repas sorti du congel prêt, j'ai bravé le froid (-9C) le vent et la neige pour rentrer un peu de bois avant son arrivée.

Et j'ai essayé de ne pas trop me plaindre de ma journée.

C'est ça aussi le courage des mères, rester un pilier sur lequel on peut s'appuyer. Un pilier qui doit tenir, même si ses fondations s'effritent.

En silence.